EXPOSITIONS 2006RETOUR

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HADES PARK
une exposition de Cédric Tanguy, Galerie Friche la Belle de Mai, du 6 mai au 16 juin 2006, Commissariat : Frédérique Gobert

Dans le monde épique de Cédric Tanguy, Kermit la grenouille est accoudée au comptoir d’Edward Hopper et des tongues «dernier cri» sont négligemment posées sur le parquet de la chambre des époux Arnolfini de Van Eyck. Son aire de jeu est le théâtre monumental de clichés empruntés à diverses époques et cultures. Que ce soit l’art funéraire, la peinture baroque, le cinéma, la publicité ou encore la mode, rien n’échappe à sa curiosité. L’artiste dissèque les Arts d’hier et ceux plus contemporains issus de la culture populaire, et «copie-crée» une oeuvre originale, sincère et généreuse. Anachronismes en tout genre sur fond d’apocalypse, intérieurs bourgeois entièrement tagués, tout est hybridé, customisé, jusqu’au gramophone doublé d’une mixette de David Guetta, lui même coiffé d’une perruque poudrée empruntée, semble-t-il, à Mozart. Et en un instant nous voilà plongés dans un univers mythique et mystique inattendu et pourtant si curieusement familier. Une oeuvre imaginée par un artiste qui s’adapte avec ingéniosité à chaque médium, qu’il s’agisse de vidéos, de bandes-annonces de blockbusters, d’installations, de performances loufoques, de photographies retouchées par ordinateur. Pour Hadès Park, ce démiurge contemporain, armé de sa souris, revisite avec humour, cynisme et parfois cruauté, l’histoire de la peinture et de la photographie, dans un décorum grandiloquent. Un gigantesque mélange à priori, mais où rien n’est là par hasard, et où le regard se ravit de chaque découverte.


Vue de l'expositionHADES PARK, Cédric Tanguy, à la Galerie de la friche Belle de Mai

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I LIKE POLITIK AND POLITIK LIKES ME
à Montévidéo, 3, impasse montévidéo, 13006 Marseille, du 7 au 9 décembre 2006

Art et politique...un terrain glissant qui pose en filigrane la question de la relation complexe et ambiguë existant entre ces deux termes : à trop vouloir délivrer un message politique, certains artistes ne produisent-ils pas des oeuvres à la fois pauvres esthétiquement et consensuelles politiquement, maniant avec plus ou moins de dextérité un manichéisme de bon aloi (la misère c?est mal, le capitalisme aussi..) ? Echafauder des hypothèses, tenter les chemins de traverse, mais aussi explorer frontalement tous les possibles de cette ambivalence aura été sans aucun doute pour nous un des enjeux majeurs de cette programmation.
Les artistes invités pour « I like Politique and Politique likes me » viennent d?horizons très différents (Allemagne, Cuba, Brésil, France, Grande-Bretagne, Pérou, Pays-Bas, Afrique du Sud) mais tous ont en commun un engagement fort dans ce qui constitue notre réel. Développant des stratégies aussi diverses que l?infiltration, le piratage, ou le détournement, ils opèrent une critique frontale ou détournée des forces en jeu. Associée à une programmation vidéo et à des conférences, les performances proposées pour « I like politique and Politique likes me» proposeront un éclairage sur toutes ces questions, créant à la fois, nous l?espérons, les conditions du débat et celles de l'émotion esthétique.
Sandra Patron.

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STRANGERS IN THE NIGHT
exposition du 3 février au 4 mars 2006, avec des pièces de Emmanuelle Bentz / Christelle Familiari, Camille Henrot / Lina Jabbour, Patrick Martinez / Myriam Mechita à la Galerie Friche la Belle de Mai

En confrontant des oeuvres où se côtoient le corps-machine, l’objet organique, la maison-monde et toutes sortes de créatures indéfinies et indéfinissables, Strangers in the night propose un répertoire de formes hybrides, un voyage entre greffes et rejets qui dessine en creux un assemblage de l’univers, étrange, poétique et irréel. Le spectre de l’hybride nous conduit ainsi des films mutants de Camille Henrot aux trophées baroques de Myriam Mechita, en passant par les vidéos de Christelle Familiari où des créatures mihomme mi-monstre s’ébattent à l’infini dans un univers fantomatique et irréel. Le brouillage de la perception est également à l’oeuvre dans “l’alien” de Patrik Martinez, sculpture minimale déformé par jeu de miroir, mais aussi chez Emmanuelle Bentz, dont la vidéo “wallparty” provoque dans un même temps rire et inquiétude. Quant aux dessins de Lina Jabbour, ils provoquent en nous un sentiment d’incongruité, une tension entre plusieurs « corps » d’univers variés, une confrontation entre l’intime et l’urbain, l’organique et le statique.


Camille Henrot, extrait de Dying living woman, 2005, vidéo 5 min, grattage sur pellicule

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ROAD MOVIE
Un projet de Pierre Malphettes

Road Movie est un projet de voyage et d’exposition réalisé par l’artiste Pierre Malphettes, et soutenu par Triangle France avec le concours de la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur via le CAC Arts Visuels. Fin 2006, Pierre Malphettes approche Triangle France avec l’idée de tourner un «road movie» à bord d’un véhicule-sculpture. Ce projet s’articule autour d’une seule et même expérience, un voyage au départ de Marseille jusqu’aux confins de l’Ecosse. Accompagné d’un ami réalisateur, l’artiste souhaitait équiper l’arrière d’une Peugeot 504 pickup d’un caisson lumineux rose fushia, et partir en tournée avec cette voiture, tout à la fois véhicule, sculpture et personnage principal du film. Cette démarche, inscrite dans le phénomène de mobilité artistique, a donné lieu à la réalisation d’un nombre important d’oeuvres: une voiture-sculpture, un film, des photographies, des installations et des sculptures. Une exposition au centre d’art contemporain du Parc Saint Léger à Pougues-les-Eaux a eu lieu, un ouvrage et un CD audio sont disponibles depuis 2008. La participation de la Région sous forme de CAC Arts Visuels a exclusivement servi à l’aménagement du véhicule Peugeot.