SESSIONS 2010RETOUR

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JEAN-BAPTISTE BOUVET (FR)
Né en 1980, vit et travaille à Berlin
En résidence de septembre à décembre 2010

« Dans mon travail, plusieurs expérimentations de matériaux, de formats, de spatialité et de déplacements, se juxtaposent sans préséance. Concrètement, la toile vierge et sans support, la couleur, le dessin de projet, le langage, la vidéo, etc, font l'objet de réductions, de renversements, ou de montages.
Ces formes se produisent dans des mises en scène dramatiques ou dérisoires, génériques ou spécifiques. La réalisation lente et appliquée des pièces introduit également une sensualité.
En questionnant ces paradoxes qu'inspire l'apparition de la peinture, j'en viens à diviser sa matérialité, à la désacraliser, à la nier en toute mauvaise foi ou, à l'inverse, à la pratiquer (en particulier la couleur) dans des formes désespérées, monochromes. »


Jean-Baptiste Bouvet, untitled, 2010, B&W Molton, 480/300 cm

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CHRISTIAN NEWBY (US)
Né en 1979, vit et travaille à Glasgow.
En résidence de septembre à décembre 2010

« La plus grande part de mon travail est axée sur l'utilisation du théâtre ou du moins du cadre limité de la représentation spatiale qui permet aux films, aux dessins et aux sculptures de fonctionner mutuellement en chœur, neutralisant toute forme de rotation de la structure narrative dans des tableaux où varient l'ambiance, l'ambiguïté, la forme et le langage.
Ce que je tente ici c'est créer un espace liminal consistant en un environnement poétique ou imaginaire restant apparenté dans son exécution à un spectacle construit mais concevable et viable dans la réalité ; c'est aussi faire jouer un théâtre intérieur du soi qui serait davantage influencé par la psychologie, un théâtre qui ouvertement permet au spectateur des associations et des connotations malléables. Je voudrais affirmer et rappeler au spectateur que ce qu'il voit ce sont des gens exécutant des tâches simples et pourtant étranges. La magie joue dans ces actes un rôle de documentation d'un événement lié à une sorte de rituel ; les objets utilisés sur l'écran ou dans le lieu réel sont des accessoires qui favorisent un espace psychologique à la fois viril et vulnérable. »


Christian Newby, Hacienda I and Hacienda II Installation View

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MONICA RESTREPO (CO)
Née en 1982, vit et travaille à Cali.
En résidence de septembre à décembre 2010

« Depuis mon projet de fin d'études aux Beaux Arts de Cali, je m’intéresse à l’exploration des différentes formes de récit et de représentation des histoires et discours culturels véhiculés par mon contexte local, cherchant une dimension poétique et métaphorique, par laquelle je fais appel à la plasticité des différents médias que j'utilise tels que la vidéo, la performance et le dessin. Ces procédés sont accompagnés d’une réflexion constante sur les modes/formes possibles de représentation, d’installation, exposition et circulation du travail dans une dimension performative et critique. »


Monica Restrepo, Canne de sucre, video, 2008-2009.

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GRÉGOIRE MOTTE (FR-BE)
Né en 1976, Vit et travaille à Bruxelles
en résidence de mai à juillet 2010

Comment aborder son œuvre protéiforme? Des œuvres sur rien dit-il. Au premier regard, on remarque dans les installations, expositions et performances de Grégoire Motte une tendance pop un peu datée, l’installation d’objets triviaux (sapin vert repeint en vert, papier à frites, cosmétiques, faux tigres, confettis, lunettes de toilettes…) – frivolité, dandysme ? Il nous apparaît très vite que ce vocabulaire est comme fortuit, aux côtés d’éléments neutres, poétiques voire graphiques (Souvenir, Nuage, Paysage …). Parler du travail de Grégoire Motte c’est, semble-t-il, d’abord parler de la posture d’un artiste qui va pointer des choses, prétexte à des narrations possibles, d’un artiste qui va conférer une valeur d’exposition à ce qui n’est communément pas visible. Mais comment ? Grégoire Motte travaille sur la conjoncture – les tigres de Genève – les villages de Baby – les rings de Belgique, il note leur présence dans le monde. « Élection de quelque chose de lointain » dit Grégoire Motte – Si les villages appelés « Baby » existent bel et bien en Pologne, si toutes les espèces de tigres sont réunies à Genève et nulle part ailleurs, si les rings de Belgique produisent des dessins que l’on ne voit jamais, Grégoire Motte les fait exister pour nous...
(Maud Le Garzic, Introduction d’un entretien pour la revue 50° Nord #0, 2009.)


Vue d'atelier à Triangle France

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FLORE NOVÉ-JOSSERAND (FR-GB)
Né en 1982, Vit et travaille à Londres
en résidence de mai à juillet 2010

« À travers ma pratique, je m’intéresse aux problématiques de la peinture au-delà du cadre. Mes recherches portent sur la relation d’une surface colorée à une autre, en fonction de l’échelle, du motif, de la perspective, de la texture, et du jeu de volume. Je fabrique régulièrement des objets peints - que ce soit des surfaces planes ou de petites sculptures –destinés au mur, au sol, à être suspendu ou sans destination singulière. Ces objets peuvent incorporer divers matériaux et peuvent avoir des parties mobiles. Je travaille actuellement sur une série de panneaux découpés, jouant sur l’habillage de la surface et la capacité de celui-ci à affirmer plus ou moins la forme du panneau. Ces éléments sont en quelque sorte des croquis matériels. C’est une pratique expérimentale, réactive, intuitive. Je me préoccupe aussi d’explorer le rapport kinesthétique à l’espace, en fonction de la couleur en particulier. Par la composition d’objets décorés, de structures et de cloisons dans un espace, je créé des environnements qui encouragent le déplacement et qui suggèrent une certaine chorégraphie de la perception. Je travaille aussi bien dans des espaces autonomes, dans lesquels toutes les surfaces peuvent être investies et se prêtent volontiers à une métainstallation (par exemple, l’atelier ou la galerie), que dans des espaces qui ont déjà une identité et une fonction propre. »


Vue d'atelier à Triangle France

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NANA OFORIATTA-AYIM (GH-GB)
Vit et travaille à Londres
en résidence de mai à juillet 2010

Nana Oforiatta Ayim est une historienne, écrivain et vidéaste basée à Accra et Londres. Elle travaille actuellement sur une publication et une exposition sur les institutions d'art contemporain en Afrique avec l'architecte David Adjaye et prépare un livre sur le photographe ghanéen James Barnor. Elle a écrit pour le National Geographic, The Statesman, The Dubliner ou encore Time Out. Elle a présenté ses études dans des universités telles que Cambridge, Kumasi, Londres ou Oxford. Elle a été commissaire d'expositions au British Council, au British Museum, à la Biennale de Liverpool, au Royal Festival Hall et au Victoria et Albert Museum. Dans ses écrits de fictions et courts métrages, elle traite des thèmes de la traduction et des écarts dans le langage. Nana Oforiatta Ayim a publié récemment son premier livre de fiction The Tightrope Walker.


Vue d'atelier à Triangle France

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MIREILLE BLANC (FR)
Née en 1985, Vit et travaille à Paris.
en résidence de janvier à avril 2010

« Dans mon travail je tente de constituer un univers imprégné par la notion de mémoire, de réminiscence – intrinsèquement liées à celle de la disparition – dans une forme de « constellation » où se mêlent peintures et dessins. Par la réappropriation d'images photographiques d'horizons variés composant un inventaire constitutif d'un monde propre, je me pose la question de la présence. Je réanime les fragments d'une mémoire – images vestiges. Il est question d'une fascination -dérangeante exercée par certains clichés, de par ce qu'ils expriment, leurs failles, déclenchent en moi un processus d'identification mis à mal. J'ai peu d'emprise sur les photographies sur lesquelles je travaille. Elles m'apparaissent ambiguës, à la limite de l'insaisissable ; l'évènement qu'elles décrivent reste incertain. D'où un épuisement de ces images sources : l'image photographique est distanciée, triturée, dépassée. » M.B.


Mireille Blanc, Sandy, 2010, huile sur toile, 34 x 52 cm

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CATALINA NICULESCU (EN)
Née en 1978, vit et travaille à Londres.
en résidence de janvier à avril 2010

« Absurde et étrangement poignante, la pratique de Catalina Niculescu existe entre la
performance et la documentation, entre le direct et le retransmis. Les réactions apparemment impulsive aux lieux dont elle va à la rencontre résultent en une série d'interférences avec l'architecture et les structures urbaines, enregistrées et peu éditées pour créer des évènements
énigmatiques, transférables en film, vidéo et photographie. Omniprésentes dans son travail ses actions sont le plus souvent de courtes interventions qui pourraient passer à l'as, si ce n'était par la
présence de la caméra. Les présenter au spectateur de la galerie suggère qu'en d'autre cas quelque chose d'important aurait été manqué. Ce que c'est, ou ce que cela signifie ouvre le travail sur une variété de lectures possibles et de la même manière réussi à déjouer toute interprétation définie en engageant constamment le spectateur dans leur simple réalisation. »

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KIRSTY ROBERTS (SCO)
Née en 1985, vit et travaille à Glasgow.
en résidence de janvier à avril 2010

« Les objets que je fabrique son fragiles. Certains se cassent lorsqu'on les prends,
d'autre en ont l'air lorsqu'on les installe. Dans la mesure où la nature matérielle du travail implique la possibilité d'être cassé, cela apporte un élément performatif aux sculptures. Les pièces sont éphémères, relatives au temps. Elles engagent un dialogue sur la spécificité du site parce qu'elles ont clairement été brisées puis reformées. Elles sont refaites par rapport aux spécificités techniques du site, ainsi que dans une tentative de « lire » le site de toutes les manières possibles. Les objets révèlent la marque de leur fabrication. Les pièces de céramique fines comme du papier sont fabriquées, cassées, réparées puis montrées. Certaines révèlent des cicatrices là où elles ont été brisées puis réparées. Les pièces en plâtre sont tenues avec des élastiques. Elles apparaissent dans l'espace de la galerie, dans le champs du spectateur et menacent de tomber. » K.R.


Vue d'atelier à Triangle France